Avec les éclats du féminisme, les revendications gays, la promotion de nouvelles figures métrosexuelles, la virilité ne cesse d’être questionnée. Critiquée, refoulée, dissimulée, on en vient à se demander si elle reste encore un élément reconnu, valorisé, ayant droit de cité. Cette monumentale Histoire de la virilité, publiée en trois tomes, s’empare du problème pour l’envisager dans tous ses aspects. Réunissant un panel de spécialistes de l’histoire des mentalités et des représentations, elle offre un parcours des plus complets des sens qu’a pu prendre la notion de virilité à travers les âges, de l’Antiquité à nos jours. Organisée autour de figures symboliques fortes (le militaire, le politique, le religieux, le jeune garçon, l’homosexuel, la femme), convoquant tous les imaginaires (livres, cinéma, bande dessinée), explorant tous les territoires et levant un certain nombre de tabous, cette véritable encyclopédie de l’homme viril contient en outre une vaste iconographie qui en fait la référence indispensable sur la question.La virilité possède une tradition immémorielle : elle n’est pas simplement le masculin, mais sa nature même, sa part la plus « noble ». La virilité serait vertu. Elle viserait le « parfait », fondant sur un idéal de domination masculine une des caractéristiques des sociétés occidentales. Une puissance a été inventée, de la force physique au courage moral, imposant ses codes, ses rituels, sa formation. Tradition plus complexe pourtant, elle ne saurait en rien figer la virilité dans une histoire immobile. Les qualités se recomposent avec le temps. La société marchande ne saurait avoir le même idéal viril que la société militaire. Le courtisan ne saurait avoir le même idéal viril que le chevalier. La cour et la ville inventent des modèles décalés. Ce sont ces différences et ces changements que retrace ce premier volume, de l’Antiquité jusqu’aux Lumières, introduisant de l’histoire dans ce qui semble ne pas en avoir. Tradition sévère aussi, la perfection serait toujours menacée de quelque insuffisance : la force ne peut ignorer la fragilité. Reste une rupture marquante avec les Lumières : celle visant la domination elle-même. Une virilité nouvelle s’y affirme. L’ancienne ascendance est condamnée, les pères peuvent apparaître en « tyrans », alors même que rien ne conteste encore la domination sur le féminin.Paraissent simultanément : Tome 2 : Le triomphe de la virilité. Le XIXe siècle, sous la direction d’Alain Corbin; Tome 3 : La virilité en crise? XXe-XXIe sìècle, sous la direction de Jean-Jacques Courtine.Feuilleter le livret de présentation de l’ouvrage : Histoire de la virilité; Feuilleter le dossier de presse; Visionner la présentation de Georges Vigarello. Réédition en Points du coffret Histoire du corps, sous la même direction.
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