Le 22 décembre 1944, un jeune communiste vietnamien, Vo Nguyen Giap est placé par son parti à la tête de la branche armée du mouvement de libération : trente et un hommes, trois femmes, deux revolvers, quelques fusils, une mitrailleuse. Le 7 mai 1954, dans la vallée de Dien Bien Phu, les trente-quatre combattants de Giap sont devenus 55000 soldats aguerris qui infligent une défaite écrasante au Corps expéditionnaire français : 5400 morts, dix mille prisonniers dont un général, seize colonels et lieutenants-colonels, 1749 officiers et sous-officiers. C''est la fin du colonialisme français en Indochine, le prélude à l''intervention américaine et à une nouvelle guerre que Giap mènera avec autant de détermination, d''intelligence, et de succès. Le général Giap s''est ainsi révélé être un des meilleurs praticiens de la guerre populaire, théorisée au début du XIXe siècle par Cari von Clausewitz dans son monumental «Vom Kriege» («De la guerre»). Quelles relations peut-on établir entre la théorie de Clausewitz et les analyses, les choix et la personne du général Giap, qui fut un lecteur attentif de «Vom Kriege»? C''est cette question qui intéresse tant l''histoire de la stratégie que celle des luttes révolutionnaires qu''étudie ici T. Derbent, déjà auteur de «Clausewitz et la guerre populaire» aux éditions Aden (2004).Le texte de T. Derbent est complété par la «Contribution à l''histoire de Dien Bien Phu» du général Giap (Hanoi, 1965) et par un texte, inédit en français, d''Ernesto Che Guevara : « Préface au livre du général Giap : Guerre du peuple, Armée du peuple» (La Havane, 1964).
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