Dans l'Empire romain, monde sans hospices, sans retraites, sans sécurité sociale, seuls des actes volontaires de bienfaisance soulagent les détresses. Lorsque l'Église chrétienne naît et s'organise, les communautés locales se dotent bientôt d'une caisse de secours alimentée par les dons des fidèles, sous la responsabilité de l'évêque. Au milieu du troisième siècle, Cyprien, évêque de Carthage, écrit "La Bienfaisance et les Aumônes" pour inviter ses chrétiens à une large générosité. Dans ce traité, aucune description pathétique de la misère destinée à apitoyer, et à susciter la générosité des croyants. Pour Cyprien, le fondement de cette générosité bienfaisante n'est pas de nature morale ou sociale, mais théologique. Dieu lui-même a montré sa bienfaisance envers les hommes en envoyant son Fils, qui est mort pour les rendre à la vie. Cette vie divine leur est rendue par le baptême. L'aumône, autre effet de sa bienfaisance, est le moyen que Dieu leur donne de racheter les péchés commis après le baptême, et elle a Dieu pour objet puisque, en la personne des pauvres, c'est au Christ que s'adresse leur bienfaisance. Outre sa richesse théologique, ce petit traité est écrit, ce qui ne gâte rien, par un homme cultivé qui, sans jamais citer les auteurs profanes, les connaît bien et nourrit son style de sa familiarité avec les écrivains classiques.
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