Il s'agit d'une étude de la langue du peuple des deux mégapoles brésiliennes, São Paulo et Rio de Janeiro, au cours des années 1960 et 1970; langue essentiellement orale, spontanée, inventive, qui ne doit quasiment rien au Portugal, mais parfois se teinte d'argot hispano-américain, particulièrement le 'lunfardo' de Buenos Aires. Comme l'a montré Pierre Guiraud, il est impossible d'isoler la langue proprement argotique de la langue populaire plus générale par suite des échanges et du brassage constant qui se produisent entre ces deux niveaux de langue. Ce travail s'appuie sur des dépouillements de journaux et revues, des enquêtes personnelles sur le terrain, sur quelques rares (et souvent mal faits...) lexiques spécialisés. Il porte principalement sur le monde de la délinquance et de sa répression, crimes, violences, vols, trafics, argent, escroqueries, perversions, maladies, alcoolisme, prostitution, drogue, mort. Mais il ne néglige pas la langue des professions et des groupes sociaux très liés entre eux, tels les écoles, les usines, théâtre et cinéma, musique, journaux et information, champs de course et jeux, et le football, sport-roi au Brésil. Il s'intéresse aussi à l'argot de la jeunesse, 'a gíria jovem', car il s'agit là non pas d'une simple tranche d'âge mais d'un véritable groupe social replié sur lui-même, en conflit plus ou moins permanent avec les générations antérieures. On observe que c'est cette langue des jeunes qui est la plus mobile alors que celle de la délinquance et des autres activités met beaucoup plus de temps à se renouveler. - L'originalité de ce dictionnaire réside dans le fait qu'il tente de donner des équivalents d'argot français (ou de langue populaire) après la définition de chaque terme.
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