En hébreu rabbinique, le terme niddah désigne la femme au moment de ses règles, le sang menstruel en soi, ou la période d’impureté liée à la menstruation. Une réglementation stricte concerne la femme niddah dans la loi religieuse juive (halakhah) ; notamment, les relations conjugales sont interdites pendant cette période. Parmi les nombreux textes qui traitent des questions liées à la menstruation, la Baraïta de-Niddah est de loin le plus étrange. Écrit en hébreu, il est difficile à dater et à localiser : peut-être peut-on le situer en Palestine, dans la seconde moitié du premier millénaire de l’ère chrétienne. Précédemment, il n’a été publié qu’une fois, en 1890. La présente édition, accompagnée d’une traduction française, voudrait permettre un accès à ce texte fascinant aux hébraïsants ainsi qu’aux non-spécialistes. Prétendant à un statut de texte législatif classique, cette pseudo-Baraïta (texte contemporain de la Mishna, mais qui n’a pas été reçu dans le recueil officiel) a eu un statut ambigu dans la tradition rabbinique. Sans aucun souci de chronologie par rapport aux personnages dont elle cite les propos, elle est en fait un recueil de croyances populaires, où se mêlent des considérations qui se veulent médicales, des observations naturelles étonnantes et, surtout, une peur extrême de la femme menstruée. Ce texte constitue un document particulièrement remarquable, qui devrait susciter l’intérêt aussi bien des ethnologues et des sociologues que des spécialistes de l’histoire des rapports hommes/femmes et des religions.
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