Le Plaisir est-il le Bien ? La Renaissance reprend à son compte cette question débattue depuis le Philèbe et le livre X de l Ethique à Nicomaque. Au XVe siècle, Lorenzo Valla, dans son dialogue Sur le Plaisir de 1430 tranche dans le sens dune identification entre le plaisir et le Bien suivi un siècle plus tard par Erasme qui nhésite pas dans lEpicurien (1533) dassimiler le Christ à Epicure. Et Montaigne dans sa critique du stoïcisme stigmatise le danger des vertus immodérées qui excluent le plaisir. Le problème que posait Platon de la possibilité dun faux plaisir à nouveau fascine les esprits. Et si le plaisir pensé, imaginé, rêvé pouvait réveiller les sens, toucher le corps ? Et si les barrières seffaçaient entre le corps et lâme ? Réhabiliter le plaisir, cest pouvoir assumer sa part dombre, le déplaisir, refuser labstraction de leur dissociation. Accepter le plaisir, cest accepter la mort. Cest lune des leçons paradoxales de Peines dAmour Perdues que la pensée baroque ne cessera dillustrer. La Renaissance reste vigilante, comme lavaient été les périodes précédentes, car il est un plaisir auquel il ne convient pas de laisser libre cours : le bon plaisir du monarque absolutiste.
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