Un véritable cadre d’analyse et d’action pour repenser les rapports Nord-Sud et contrer les tentations de repli sur soiNe serait-il pas temps d’élaborer une position morale et politique nous permettant d’être plus solidaires avec les peuples du Sud? Plutôt que chercher des boucs émissaires chez les personnes immigrantes comme le font les Trump, Le Pen et Legault de ce monde ou d’entrevoir la sortie de la mondialisation à travers les barreaux du repli, l’autrice propose ici un nouveau cadre d’analyse et d’action pour véritablement repenser les rapports Nord-Sud : l’internationalisme radical. Se différenciant de l’internationalisme libéral, de l’altermondialisme ou de la démondialisation, l’internationalisme radical propose une vision progressiste, intersectionnelle et multilatérale de la politique internationale. Les positions antimondialistes actuelles impliquent trop souvent une fermeture des frontières et un repli sur soi. Selon l’autrice, une sortie du néolibéralisme n’implique pourtant pas, de facto, l’instauration de nouvelles barrières entre les peuples. Cet essai veut ainsi penser une alternative qui soit solidaire avant d’être nationaliste (contrairement à la démondialisation ou au repli sur soi à la Trump) et proposer des solutions politiques et économiques concrètes à la mondialisation néolibérale pour en sortir (contrairement à l’altermondialisme). L’autrice va donc bien plus loin que la simple analyse des ratés de la globalisation, des déficiences des politiques de coopération internationale et des ravages de l’exploitation Nord-Sud. Elle souhaite revaloriser l’internationalisme dans les mouvements sociaux et les partis politiques occidentaux progressistes, notamment au cœur des analyses et des préoccupations de la gauche. Alors que celle-ci se targue fréquemment d’être « internationaliste » ou « altermondialiste », elle n’intègre pas forcément de manière cohérente et constante l’exploitation à laquelle sont soumises les populations du Sud global dans sa réflexion sur le système capitaliste. Les mots impérialisme, colonialisme et mondialisation néolibérale sont bien souvent lancés à la volée, mais peu s’avancent à élaborer ce que serait une politique étrangère et multilatérale véritablement progressiste. Et si on parle de plus en plus de transition économique, on oublie de mentionner que l’exploitation d’autres régions du monde est à la base même de notre prospérité, et que l’élimination de cette exploitation est le seul moyen d’opérer une transition juste vers un autre système. C’est la conviction que Maïka Sondarjee défend avec brio. L’internationalisme radical s’attaque aux racines du problème de l’exploitation et de la dépossession, plutôt que de se limiter à ses symptômes. Il relève d’une position morale d’intégration de l’Autre dans notre conception du politique et pourrait bien servir de base pour réhabiliter les pratiques de coopération internationale et d’aide publique au développement.
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