
Qu'attendons-nous aujourd'hui de Sade ? Y aurait-il enfin des raisons avouables de le lire ? Et faut-il ranger ses uvres sur le deuxième rayon de notre bibliothèque (de préférence derrière les volumes de la comtesse de Ségur) ou les exposer à la convoitise des visiteurs sur une étagère au-dessus de tout soupçon, entre Rousseau, qu'il a lu, et avec quelle attention, et Sainte-Beuve, qu'il l'a lu, et qui s'en excuse ? Quoi que l'on décide, l'heure est sans doute venue de faire au divin marquis une place dans la bibliothèque imaginaire de nos plaisirs (intellectuels) et de notre admiration. L' uvre pourtant n'a pas changé mais, souvent classés parmi les livres qu'on ne lit que d'une main, trop longtemps réservés aux psychiatres en quête de symptômes, les écrits de Sade existent désormais par eux-mêmes, pour ce qu'ils sont, des textes littéraires. Il y a quelque chance que leur entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade marque, selon la formule de Michel Delon, leur sortie définitive de l'enfer des bibliothèques.Sade, décidément, n'est pas un écrivain comme les autres. Mais c'est un écrivain - et le concept de «sadisme» ne suffit certes pas à le définir. En doute-t-on encore ? Il n'est que de le lire pour s'en persuader. Ce volume contient Dialogue entre un prêtre et un moribond, Les Cent Vingt Journées de Sodome ou L'École du Libertinage et Aline et Valcour ou Le Roman philosophique. Ces trois textes sont précédés de l'essai 'Sade philosophe' par Jean Deprun.
Remarque sur ce commentaire |
Just click on START button on Telegram Bot