La cité des réseaux

La dmocratie athnienne ne fut pas seulement affaire d'institutions politiques. Sa prennit, depuis la fin de la priode archaque jusqu'au r sicle avant notre re, tient en grande partie l'existence d'une vie communautaire particulirement dense qui, entre la sphre de la famille et celle de la cit, participait la construction du lien social. Qu'il s'agisse de subdivisions civiques (dmes, phratries), de communauts sacerdotales (gen) ou d'associations cultuelles (thiases, orgons, synodes, eranoi), c'est au sein de ces diffrents groupes que chaque citoyen prenait part la vie dmocratique. Structures autour de pratiques cultuelles spcifiques, possdant des terres et des biens, dsignant en leur sein des magistrats ou votant des lois et des dcrets, toutes ces associations ne constituaient pas pour autant des entits fermes sur elles-mmes. Leur tude croise fournit ce titre un point d'observation partir duquel le fonctionnement de la socit civique athnienne peut tre apprhend dans son ensemble. cette aune, la cit apparat comme un faisceau d'entits composites, un ensemble de rseaux de multiples dimensions, loin de l'image strotype de la cit une et indivisible promue par l'idologie civique. Peut-tre est-ce prcisment l que rside la grande originalit de l'Athnes classique : ces communauts au fonctionnement embot forment la trame d'un espace public pluridimensionnel. Largement inspire de la dmarche de la micro-histoire, cette tude propose ultimement une hypothse sur la nature mme du politique athnien.