Peu à peu, au cours du IIe siècle, et nonobstant les persécutions, le christianisme découvre en lui-même la capacité non seulement de répondre à l'attente religieuse des hommes, mais encore de proposer une nouvelle philosophie à toute l'humanité, la philosophie du Christ. C'est l'âge des Apologistes, Justin, Athénagore, l'auteur de la " Lettre à Diognète ", Théophile d'Antioche. Hermias, dont on ne sait rien, vers la même époque (fin du IIe siècle), témoigne autrement de la prise de conscience qui s'opère chez les chrétiens. Négligeant toute proposition synthétique, il passe à l'attaque. L'inanité des enseignements des " philosophes qui ne sont pas des nôtres " est sa cible, tout particulièrement la cacophonie de leurs doctrines. Avec quelques autres, dont Tatien, il ose faire ce pas. Satiriste et philosophe chrétien, Hermias n'a pas étudié à fond tous les auteurs qu'il brocarde, d'Anaxagore à Aristote. Il n'en est pas moins bien informé sur eux par ces documents que l'on appelle la " tradition doxographique ". Son propos peut paraître léger. Il ne s'en présente pas moins comme une amplification du mot de saint Paul : " La sagesse de ce monde est folie aux yeux de Dieu ".
show more...Just click on START button on Telegram Bot