Dans le Japon traditionnel, l'art de la guerre ainsi que les rapports sociaux étaient officiellement régis par le bushidô, le code d'honneur des samouraïs ; mais le bushidô avait un pendant plus secret : l’art du ninjutsu. Les ninja, experts en espionnage et contre-espionnage, s’ils n’étaient pas tenus par le bushidô, n'en possédaient pas moins des valeurs et une tradition qui les distinguaient des simples voleurs. Leur art, invisible autant qu'indispensable, se transmettait au sein d'écoles secrètes et se fondait sur quelques rares manuels écrits en langage codé. Le Bansenshûkai, rédigé par le maître ninja Fujibashi Yasutake en 1676, est le plus monumental et le plus révéré de ces recueils. Resté secret jusqu’au XXe siècle, il traite des principes éthiques et spirituels du ninjutsu dans ses deux cahiers liminaires qui sont ici traduits, complétés par un autre grand classique de la littérature ninja ancienne, les 100 poèmes de Yoshimori. Avec le Shôninki, paru dans la même collection et également traduit et présenté par Axel Mazuer, le lecteur français a enfin à sa disposition les textes les plus fondamentaux de l’éthique ninja.
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