Voilà plus de deux siècles que l’Égypte fascine les Français. Ce sont les savants emmenés par Bonaparte qui, en l’étudiant avec passion, l’ont révélée au monde, sinon à elle-même. Un autre Français, Champollion, déchiffrera plus tard les hiéroglyphes ; Auguste Mariette créera le Musée du Caire ; les saint-simoniens venus de Paris rêveront au canal de suez et Ferdinand de Lesseps le réalisera…
A cette passion française répond dès le départ une attirance des Égyptiens pour la patrie de Voltaire et de Rousseau. Très tôt naîtra ainsi sur les bords du Nil une « France égyptienne », avec sa presse florissante, ses salons littéraires et ses établissements scolaires prestigieux. Loin de stopper ce mouvement, l’occupation britannique de la fin du XIXe siècle renforce paradoxalement la francophilie des Égyptiens. Occupée par les Anglais, l’Égypte choisit de rêver en français.
C’est cette formidable aventure commune, dont les héros sont des égyptologues, des ingénieurs, des écrivains, des enseignants, des malfrats mais d’abord les peuples eux-mêmes que Robert Solé raconte ici. Né égyptien, arrivé en France à l’âge de dix-huit ans, aujourd’hui directeur adjoint de la rédaction du Monde et romancier, il était l’un des mieux placés pour le faire. Les personnages de chair et de sang qu’il ressuscite dans ces pages, de Soliman pacha à Gaston Maspero, de Vivant Denon à Clot bey, Gérard de Nerval ou Dalida, sont ceux-là mêmes qui ont fait le succès de ses romans : Le Tarbouche, Le Sémaphore d’Alexandrie et La Mamelouka.
Sur un tel sujet, on n’avait jamais balayé un champ aussi vaste ni rassemblé une documentation aussi précise. Elle nourrit un récit dont l’ampleur fait déjà de L’Égypte, passion française un livre de référence.
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