Presque tous les grands écrivains sont de grands lecteurs. Et pourtant, il y a chez Proust quelque chose d'incomparable à cet égard. Baudelaire et Ruskin l'ont influencé. Mme de Sévigné, Racine, Saint-Simon ou Balzac lui servent à étoffer ses personnages, voire à les définir. Critique pénétrant, Proust lui-même fut aussi l'un des premiers maîtres du pastiche. Quant à l'écrivain Bergotte, c'est l'une des grandes figures de la Recherche, où chacun se définit presque par ce qu'il lit ou ne lit pas, par sa façon de lire et même de parler des livres. À l'heure où on célèbre le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, Anka Muhlstein ne se contente par d'examiner les livres que Proust a lus dans son enfance et sa première jeunesse. Elle met au jour ce que les mots, l'écriture, la lecture, les livres, les écrivains, bref le rapport à la littérature dans tous ses aspects, ont de central dans l'œuvre proustienne. Peut-être est-ce même ce qui fait de lui le premier des modernes. Auteur notamment de Napoléon à Moscou et de Garçon, un cent d'huîtres! Balzac et la table, Anka Muhlstein est historienne et biographe.
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