Qui parle dans l’œuvre de Leonard Cohen ? En explorant les nombreuses apparences sous lesquelles Cohen se présente à son public, Francis Mus s’efforce de formuler une réponse à cette question. Les rôles innombrables assumés par Cohen ne doivent pas être considérés comme un simple jeu, mais plutôt comme une stratégie visant à répondre de la manière la plus efficace possible aux attentes parfois conflictuelles d’une « life in art » : ces rôles font office de masques qui traduisent les expressions et l’état d’esprit de l’artiste de façon exacerbée autant que détachée. Omniprésentes dans et autour de son œuvre artistique, les thématiques fondamentales de Cohen sont parfaitement incarnées par ces différents masques ou « démons » : l’image (le poseur), la dimension artistique (le chanteur et l’écrivain), l’aliénation (l’étranger et le confident), la religion (le croyant, le prophète ou le prêtre), et le pouvoir (les puissants et les impuissants).
En définitive, la pratique artistique de Cohen peut être interprétée comme une tentative d’établir des relations interpersonnelles. La vaste diffusion de l’œuvre de Cohen à l’échelle planétaire a entraîné une rupture partielle des liens qui la reliaient au contexte initial de sa création. De ce fait, la réception de cette œuvre repose largement sur l’image publique forgée par l’artiste et par ses critiques, au fil des concerts, des entrevues et des textes réflexifs.
En conséquence, cette monographie n’est pas tant une biographie, mais plutôt une étude de la réception critique de l’artiste et de son œuvre littéraire et musicale, complétée par des documents d’archives inédits et des témoignages recueillis auprès de collègues et de proches de Cohen. Parallèlement, l’approche thématique privilégiée dans l’ouvrage apporte un éclairage nouveau sur la dynamique de cette œuvre si vaste qui s’étend sur une période de soixante ans.
Publié en anglais.
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