Comment penser la Révolution française lorsque l'on est anglaise et fille de william Godwin, le philosophe anarchiste, et de Mary Wollestonecraft, une des premières féministes ? La réponse est qu'on exprime à la fois son admiration et sa répulsion en créant un monstre, très bon et très méchant, qui participe du sans-culotte et de napoléon. Ce monstre, c'est la créature de Frankenstein, tel que l'imagina Mary Shelley en 1816. Le conte est un point de passage obligé pour qui se demande comment naît un mythe, quelle est sa fonction, comment il survit. La réponse proposée est qu'un mythe est une solution imaginaire à une contradiction réelle. Contradiction historique : soutenir et rejeter la Révolution ; contradiction discursive : le conte tient à la fois le discours philosophique des lumières et le discours religieux du diable ; contradiction subjective : l'objet de Frankenstein est aussi de répondre à cette question enfantine : comment fait-on les enfants ? Le glissement de l'une à l'autre de ces contradictions explique que le mythe ait si bien survécu, en passant au cinéma. Le livre analyse cette différence entre conte et films, qui est aussi une filiation.
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